Comme nous le savons, l’inflation est un phénomène économique caractérisé par une hausse générale et durable des prix des biens et services.
Or, tel le principe des vases communicants en mécanique des fluides, quand les prix augmentent de manière significative, le pouvoir d’achat des ménages, lui, diminue.
Les consommateurs doivent consacrer une part plus importante de leur revenu à l’achat des biens de première nécessité, ce qui réduit leur capacité à dépenser dans d’autres.
Conséquence, les salariés revendiquent légitimement une augmentation de leur salaire afin de maintenir leur pouvoir d’achat.
Là où le bât blesse, c’est que l’inflation génère aussi des difficultés pour les entreprises (hausse des coûts de production, des matières premières, des fournitures et des coûts de main-d’œuvre), et qu’en plus la baisse de la consommation des ménages entraine une baisse du chiffre d’affaires.
Or, dans la gestion financière des entreprises, l’équilibre entre la masse salariale et le chiffre d’affaires revêt une importance capitale. Ce ratio, qui mesure la part des dépenses de personnel par rapport aux revenus générés, joue un rôle crucial dans la viabilité et la crédibilité d’une entreprise, notamment vis-à-vis des banques créancières.
Si le ratio est déséquilibré, avec une masse salariale excessive par rapport aux revenus, les banques peuvent percevoir un risque accru de défaut de paiement et se montrer réticentes à accorder des financements.
En même temps, la prospérité d’une entreprise dépend en grande partie de la qualité et de la productivité de ses salariés. Or, si ces derniers sont confrontés à des conditions de vie précaires cela peut avoir des conséquences néfastes sur leur bien-être, leur motivation et leur engagement au travail.
Face à ce choix cornélien, que peut faire l’entreprise ?
Selon les cas, elle peut réévaluer sa structure salariale. Ainsi, plutôt que d’augmenter uniformément les salaires de tous les employés, l’entreprise peut identifier les postes où les ajustements sont les plus nécessaires. Cela permet de cibler les augmentations salariales là où elles sont les plus justifiées, tout en maintenant un certain équilibre financier.
L’entreprise peut aussi envisager de compléter la rémunération en proposant des avantages non salariaux et / ou encourager la participation aux résultats de l’entreprise.
Cependant, quelles que soient les options choisies par l’entreprise, il sera essentiel dans un contexte tendu, que les salariés et leurs représentants soient ouverts à ces solutions alternatives et puissent prendre en compte la situation des entreprises.