Fin 2021, le Président de la République avait présenté France 2030, le « grand plan d’investissement d’avenir » pour le pays.
Ce plan était censé répondre « aux grands défis de notre temps, en particulier la transition écologique, à travers un plan d’investissement massif pour faire émerger les futurs champions technologiques de demain et accompagner les transitions de nos secteurs d’excellence : énergie, automobile, aéronautique ou encore espace ».
« Doté de 30 milliards d’euros déployés sur 5 ans, le plan poursuit ainsi 10 objectifs pour mieux comprendre, mieux vivre et mieux produire, à l’horizon 2030. »
5 conditions ont été définies pour y parvenir :
- Condition 1 : dans le champ des matières premières, sécuriser, autant que possible, l’accès à nos matériaux.
- Condition 2 : sécuriser les composants, notamment dans l’électronique et la robotique, qui sont indispensables à l’industrie de demain, et où nous avons un retard à rattraper.
- Condition 3 : maîtriser les technologies numériques souveraines et sûres
- Condition 4 : soutenir l’émergence de talents et accélérer l’adaptation des formations aux besoins de compétences des nouvelles filières et des métiers d’avenir.
- Condition 5 : soutenir de manière transversale l’émergence et l’industrialisation de start-ups, décisives pour le déploiement de l’innovation.
Tout cela est très bien. Dont acte.
Cependant, lorsque l’on regarde en détail ce qui est proposé pour que la condition n° 4 soit réalisée, on peut lire :
« La réindustrialisation de la France passe par le développement des talents et l’investissement dans les compétences à tous les niveaux de qualification – ingénieurs, techniciens, ouvriers spécialisés …. en particulier dans les segments de pointe et là où les tensions de recrutement sont persistantes.
Toutes les voies d’accès à la formation sont concernées : nos écoles, nos universités et laboratoires de recherche, nos organismes de formation.
France 2030 doit nous doter d’une stratégie à 10 ans qui passe par un investissement inédit dans la transformation et la modernisation de l’offre de formations vers les filières et métiers d’avenir à horizon 2030.
Cette stratégie intégrera les enseignements des actions précédemment des Programmes d’investissements d’avenir (PIA), et du Plan d’investissement dans les compétences lancé en 2018 pour amplifier l’effort de formation des plus éloignés de l’emploi et transformer les pratiques de formation via notamment la digitalisation.
→ Renforcer l’appareil de formation français pour permettre de former jusqu’à 400 000 jeunes, demandeurs d’emploi ou salariés par an et les préparer aux métiers de demain dans les secteurs stratégiques (2 000 M€)
→ Soutenir l’émergence de quelques pôles de rang mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle (500 M€) »
Cependant, derrière les beaux discours, il semblerait que se profile une baisse de dotation de l’Etat aux Opco dans leurs frais de fonctionnement !
Or, s’il y a développement de l’activité de formation, forcément cela génèrera des coûts, ce qui est incompatible avec une baisse des charges !
Cela signifierait « faite plus, faite mieux, mais avec moins de ressources et de personnels, en proposant moins de dispositifs, en accompagnant moins les entreprises et leurs salariés » !!!!
Bel exemple qui illustre encore une fois que derrière les beaux discours, il y a une réalité qui tend à faire perdre la confiance que les acteurs économiques ont vis-à-vis de l’Etat.