Lors de mon dernier édito, j’avais déjà abordé la question de la transition écologique et de la nécessaire adhésion des salariés à cette transformation, rappelant que ce phénomène sociétal majeur devra concerner tous les salariés et pas ceux seulement en lien direct avec la RSE proprement dite.
S’il fallait une preuve supplémentaire de la prégnance de ce sujet, la Une du Liaisons Sociales du 17 février dernier avec l’article de Jean-Emmanuel Ray vient nous l’apporter en expliquant que le gouvernement compte sur les entreprises pour atteindre l’objectif du projet de loi climat de réduction des gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030.
Du rapport de gestion du CSE à la GPEC en passant par l’organisation du travail, pas grand-chose ne devrait donc échapper au phénomène.
Quid du e-commerce dans tout ça ? La livraison des colis, activité consubstantielle au commerce à distance, peut-elle être plus verte demain ?
Tour de piste de ce qui existe actuellement.
Deux possibilités apparaissent aujourd’hui. D’une part, les solutions dites écologiques, focalisée sur la volonté de limiter les émissions de CO². Pour cela, les entreprises optent par exemple pour des vélos cargos électriques, des véhicules utilitaires électriques ou roulant au GNV ou encore les transports en commun.
D’autre part, les solutions dites collaboratives grâce à des plateformes de mise en relation et qui consistent à mutualiser un moyen de transport afin d’acheminer des colis à destination de plusieurs particuliers, qui se veut plus économique.
Evidemment, la question des livraisons de masse parait difficilement conciliable dans le e-commerce BtoC avec ces modes de livraisons relativement artisanaux à l’heure actuelle. Cependant, les sites de seconde main, comme La Reboucle, le site de revente entre particuliers crée par La Redoute, ont déjà commencé à créer des partenariats avec des prestataires de livraisons collaboratives tel que Cocolis.
A noter aussi que la logistique des grandes entreprises a beaucoup progressé ces dernières années. Il existe aujourd’hui des solutions visant à utiliser le maximum de volume utile du véhicule de transport afin d’éviter des trajets supplémentaires. Cela passe par l’optimisation du conditionnement et des emballages ainsi que l’analyse des tournées de livraisons pour décharger en premier les deniers colis chargés.
Ce sujet connaitra nécessairement des évolutions. Le niveau de livraisons augmentant, les aspects développement durable vont devenir de plus en plus importants.
Parmi les réflexions, la création de sites tampon communs entre plusieurs entreprises à l’entrée des villes permettant d’acheminer les colis sur le « dernier kilomètre » d’une façon plus responsable au regard des émissions de gaz à effet de serre.
Cependant, les efforts ne pourront être déployés que si les exigences du consommateur sont elles aussi plus responsables, davantage axées sur la qualité de la livraison (lieu, horaire) que sur une rapidité nécessitant beaucoup de trajets.