Selon l’Insee, les prix à la consommation ont augmenté en juillet de 0,3 %, après + 0,7 % en juin, ce qui représente une augmentation de 6,1 % sur un an.

Le SMIC a, quant à lui, subi 4 augmentations sur un an (+ 2,2 % en octobre 2021, +0,9% en janvier, + 2,65% en mai et +2,01% en août). Cela représente une augmentation de 8 % !

Dans le même temps, le Chiffre d’affaires des entreprises n’a pas vraiment évolué dans les mêmes proportions…

Entre revendications des salariés pour leur pouvoir d’achat et moyens des entreprises, la problématique semble difficile à résoudre.

En tout état de cause, les branches professionnelles et les entreprises devront, en fonction, de leurs spécificités se partager les rôles.

Les branches professionnelles et la hiérarchie des salaires

L’augmentation du SMIC a été telle que beaucoup de coefficients de grilles de minimas conventionnels ont été écrasés remettant en cause le lien hiérarchique entre les différents niveaux de qualification qui étaient corrélés à des rémunérations hiérarchisées.

De ce fait, quand il n’y a plus que quelques euros séparant des niveaux de qualification différents, c’est la hiérarchisation des qualifications qui perd de sa pertinence, avec un impact potentiellement délétère sur la motivation des salariés « rattrapés » par les premiers coefficients).

Un effort devra être fait pour redonner du sens aux grilles avec un maintien d’écart minimum entre les coefficients.

Les entreprises et la difficulté à récompenser

Avec une inflation à plus de 6 % et un SMIC qui a augmenté de 8 %, quel pourcentage d’augmentation accorder aux cadres méritants ?

Une augmentation de 8 % ? Même si l’assiette n’est pas la même que celle des salariés au SMIC, l’effet psychologique est là et il est fort à craindre que d’aucuns considèrent qu’il est injuste d’avoir une augmentation similaire à celle de salariés qui ne sont pas évalués individuellement.

Les NAO à venir risquent donc d’être tendues dans les entreprises. A cela, s’ajoute une autre difficulté, à savoir recruter les compétences dont elles ont besoin, et cela ne se fera pas sans sortir le porte monnaies.

Le travail doit payer mais l’entreprise ne peut pas résoudre tous les maux de la société

L’inflation est forte mais elle l’est aussi pour les entreprises. Si le travail doit permettre aux salariés de vivre décemment, l’effort doit être partagé par toute la société, en particulier de l’Etat (aides, fiscalité), car laisser penser que les entreprises pourront augmenter les salaires à due proportion de ce que croît l’inflation est illusoire sauf à mettre en danger bon nombre d’entreprises et, par ricochet, bon nombre d’emplois.